Dans mon imaginaire, la bohème c'est avant tout l'espoir. Il y a aussi une forte pulsion d'optimisme et d'insouciance. Oh et la création, la dimension artistique de la bohème qui est indissociable.
Rien que ça.
C'est une forme d'expression... Celle de nos rêves, de nos convictions et sans doute aussi de la route que l'on a choisi ou souhaite choisir pour nous et notre fort intérieur.
Je crois que dans la bohème j’aime apparenter le terme "sauvage".
Sauvage par sa liberté, par son rapport à la nature et son amour pour les animaux, les plantes.
La bohème n’est autre que l’attrait pour le vivant, une ouverture sur l’univers… qui nous guide naturellement vers une sorte de spiritualité. C'est elle qui nous compose.
J’espère ne pas vous perdre, ce que j’essaie de dire plus simplement c’est qu’être bohème c’est avoir la volonté d’être libre.
Se contraindre nous est difficile, faux… on aime l’authentique, la chaleur de l’autre et on est ultra sensible : un simple rayon de soleil peut enflammer notre humeur, nous rendre littéralement euphorique et pourtant on verse des rivières de larmes au premier amour déchu.
La bohème, c’est un sentiment de fragilité et l’impulsion de l’espoir qui se confrontent l’un à l’autre, continuellement.
On m'a toujours dit que mes émotions étaient extrêmes et que je suis impulsive. C'est vrai, je fonctionne commune und boule à canon et ce n'est pas toujours facile à gérer - mais ce n'est jamais de la mauvaise volonté.
La bohème, c’est aussi un grand besoin de rébellion… Une révolte à l’écho des mouvements de la fin des années soixante.
Oh ce que j’aurai souhaité connaître cette époque…Celle de la jeunesse qui soulève sa voix d’une même corde.
L’époque des Stones, des Beatles ou de Joplin… Le rock’n roll d’Elvis et les foules qui se déhanchent et se bousculent dans une euphorie commune: celle de la Vie. Marie-Jane, la grande !
L’époque ou la mini-jupe ne choquait personne, où les cheveux longs étaient portés aussi bien par les femmes que par les hommes. Les imprimés fleuris, les couleurs chaudes et criardes. Les bijoux qui se superposent par dizaine et qui nous enchantent lorsque qu’ils soulignent nos mouvements en s’entrechoquants continuellement.
On citera Gainsbourg et Birkin, symboles phare en France d’une génération qui bouscule les codes…. Je ne me suis jamais vraiment penchée sur l’histoire à proprement parler de la bohème mais je crois qu’elle n’a jamais été aussi nécessaire qu’en ce moment.
Si je ne fais pas partie de la génération « Flower Power » des seventies, il n’en est pas moins certain que j’adhère totalement au fantasme d’un retour à la Terre.
L’urgence écologique est plus forte que jamais, les grandes villes nous angoissent (d’autant plus lorsqu’on y est enfermé(s) dans un petit espace), la pollution explose, le réchauffement climatique menace… alors chacun fait comme il veut mais quant à nous on avait besoin de lever le pied !
On se met à bichonner nos petites plantes, on est heureux comme tout de cultiver trois tomates, on défend la cause animale.. Bref tant de positions essentielles qui me donnent espoir et je me sais sortie de la cadence infernale de l’obsession du … « profit » ! Le bien-être avant tout.
J’ai lancé cette nouvelle capsule un peu aléatoirement. C’est à dire qu’il était évident pour moi que je vous la présenterai tôt ou tard… mais je pensai le faire en été puisqu’on a toutes et tous envie de voir de longues robes estivales et des couronnes de fleurs dans les cheveux lorsqu’on pense à la bohème. Le soleil, immanquable au rendez vous.
Et pourtant elle s’est imposée à moi cette capsule. D’ailleurs je me laisse guider par mon instinct, j’ai décidé de ne pas vous la présenter en une fois comme il en est de coutume. Je souhaite la diviser en plusieurs étapes, d’une part pour qu’elle soit apprécier à petite dose et d’autre part parce qu’elle comportera sans doute beaucoup de pièces, beaucoup trop pour qu’elles soient toutes balancées en ligne d’une seule traite !
C’est à travers elle que je me reconnais le plus.
La grande majorité des pièces qui s’y trouvent sont des pièces que je porte au quotidien et je ne compte pas les vestons, robes, jupes et autres qu’il m’est difficile de vous présenter parce que je les aurai volontiers gardés pour moi !
Si la génération de la fin des années soixante avait le sentiment d’immunité et l’impression de pouvoir bouleverser l’ordre du monde… peu d’insouciance nous est permise depuis janvier dernier.
Nous étions déjà en pleine crise anxiogène avec une tendance prononcée pour des hypothèses de conspiration (collapsologie bonjour) un peu étouffante… et je voudrai à travers cette sélection de pièces vintage vous et nous permettre une parenthèse certes un peu utopique, du moins une tentative d’aller vers quelque chose de plus « solaire ».
Merci de m’avoir lu(e).
Merci à Elodie et Mathilde de m’avoir encouragées à poser en mots ce qui m’inspire et de vous permettre aujourd’hui de vous souligner que derrière un simple vêtement, une couleur… se cache parfois le désir de vibrer au diapason de notre coeur.